Titan

Béryl avait hoché la tête quand Sawyer lui avait dit de diriger les gens dans la rue. Elle l’avait regardé s’éloigner, puis avait vu Alec partir. Elle avait précédé Karhlya et avait commencé à faire les allers retour. Avec les gens, elle les suivait à pieds, en les pressants, en aidant les plus âgés et les enfants (dont un qui ne manqua pas de lui donner un malheureux coup de pied en plein dans son joli hématome, ce qui raviva la douleur.) et elle utilisait le gaz de son équipement pour revenir plus vite.

Un autre groupe sorti, et Béryl comprit que c’était le dernier lorsque sa coéquipière s’envola vers le divergeant. Elle ne la retint pas, lui souhaitant bonne chance mentalement. Elle aurait fait la même chose si c’était Sawyer qui se battait.

Étrangement, alors qu’elle avait ignoré tout ce qui l’entourait ou presque depuis que le mur avait été brisé, tout lui revint au visage lorsqu’elle s’autorisa à regarder les alentours. Du sang, des corps mutilés, le visage des gens, les yeux vides. Un cauchemar n’aurait pas pu être pire. Elle détourna les yeux qui se posèrent sur cette petite fille, hélant les gens d’accélérer.

Une baffe, une chaleur intense. Elle n’avait même pas eu le temps de fermer les yeux, d’anticiper. Elle ne l’avait pas vu venir celle-là.

Un titan -extrêmement moche au passage, l’avait choppé dans son poing ridiculement grotesque, l’attrapant elle, mais envoyant valser toutes les personnes qui étaient autour dans un son sourd. Elle ne l’avait pas remarqué, car il était bien plus petit que les immeubles environnants. Déjà que la visibilité d’était pas vraiment optimale, là c’était la cerise sur le gâteau.

Il l’observait quelques secondes alors qu’elle se débattait tant bien que mal, pour lui entailler les doigts avec ses lames émoussées. Elle hurlait à qui pouvait l’entendre de courir vers l’escalier.
Elle abandonna l’idée des lames et réussi à sortir une main, et à attraper ce pistolet que Sawyer lui avait donné. Elle visa à peine l’œil de mini colosse, qui sous l’effet du coup, la relâcha et recula de deux-trois pas. Elle tomba à terre, lourdement, tête première.

Sonnée, elle secoua la tête qui maintenant saignait abondamment. Comme par instinct, elle se baissa quand le petit machin difforme essaya de l’attraper une seconde fois, puis elle accrocha directement son grappin dans la nuque de ce dernier et l’entailla sans faire de zèle. Il tomba tout aussi lourdement, sur le corps de quelques personnes qu’elle guidait quelques instants plus tôt.

Béryl rassembla les personnes qui restait et courus avec elles vers le mur. L’adrénaline était revenue, mais elle ne réalisait pas qu’elle aurait pu se faire bouffer.

Arrivée devant l’escalier, elle tira le fumigène, puis elle monta les marches, le cœur battant, pour rejoindre Sawyer. Elle était à sec de gaz.

R I P

Pando