Garviel était blessé. C'était ce qu'il avait écrit dans sa lettre. Bien sûr que tu t'inquiétais pour lui. Après tout ce qui s'était passé au festival, tu devais bien avouer que tu avais eu ta dose de peur. Il y avait eu Armin, ce gamin que tu avais sauvé, et tu savais qu'il y avait eu de nombreux morts et blessés ce jour-là. Heureusement, ce n'était rien de trop grave. Seulement quelques côtes cassées. Et probablement d'autres blessures aussi, mais bon. Cela aurait pu être pire. Tu décidas donc de lui rendre visite à Chlorba, là où il était censé se reposer.

Bien rapidement, tu t'arrêtas devant le bâtiment qui correspondait à l'adresse qu'il t'avait écrite et tu aidas Armin à descendre. Et oui, le gamin était là avec toi, avec quelques livres dans les bras pour passer le temps. Tu avais bien hâte de voir la tête que ferait le lieutenant en le voyant. Tu entras à l'intérieur et te dirigeas vers la chambre où il était censé se reposer. Puis, tu cognas quelques coups à la porte. Sans même attendre de réponse, tu entras. « Eh bien, on dirait que tu t'es pas manqué cette fois-ci. » Un sourire amusé sur les lèvres, tu t'approchas de lui et tu te plantas debout au pied du lit. L'enfant se tenait derrière toi, mais il jetait des coups d'oeil curieux vers le blessé.  « Comment te sens-tu? »

Ça alors? T'es toujours vivant?

ft. Oksana

La deuxième journée de repos était maintenant bien entamée, et au fond, il lui tarde un peu de se remettre au travail. Ou du moins de faire quelques chose de ses dix doigts. Éloigné comme il l'était de Karanes, il ne s'attendait donc pas vraiment à recevoir de la visite. Le Bataillon avait plus important à faire que passer des heures à cheval pour lui faire coucou. Mais il avait reçu quelques lettres tout de même. Écrites à la va vite. Mais de quoi lui faire plaisir. Esther n'était pas là, et tout les autres patients étaient plutôt calme, de quoi vite se plonger dans des souvenirs, ou ruminer. Et pour le coup, c'est plutôt dans ce deuxième domaine que le lieutenant excelle aujourd'hui. Il revoit la bataille sur la brèche, et cherche à comprendre ce qu'il aurait pu faire de mieux. En réalité, il y a plein de choses qu'il aurait pu faire. Mais ça, c'est avec le recul et du temps, beaucoup de temps, pour y réfléchir. Il est finalement tiré de ses pensées lorsque quelques coups frappent à la porte, qui s'ouvre sans que personne n'ait vraiment eu le temps de répondre. Et là, il doit bien admettre être surpris lorsqu'il voit Oksana débarquer. Il est d'ailleurs tellement étonné qu'il ne remarque pas tout de suite qu'elle n'est pas seule. Il lui sourit chaleureusement alors qu'elle le taquine un peu. « Mieux qu'il y a deux jours ! Je dois surtout éviter de rire, ça fait mal. Imagines la torture que c'est pour moi. » Il doit d'ailleurs se retenir de lâcher un rire à cette remarque avant que ses côtes ne le lancent de nouveau. « Et toi ? Tu n'as rien j'espère ? Et qui est ce jeune garçon qui se cache derrière toi ? Salut petit ! »

Tu le taquinais, et le pauvre, il ne pouvait pas trop rire, sinon ses côtes le feraient souffrir. Tu ne pouvais pourtant pas t'en empêcher. Cela faisait un moment que tu ne l'avais pas vu. Et tu avais bien envie de le torturer, mais tu te retenais. Tu ne voulais quand même pas que ses blessures s'aggravent. C'est alors qu'il remarqua le petit à tes côtés et tu souris. « Je vais bien, ne t'inquiète pas. » Tu n'avais même pas la moindre égratignure. Tu t'en étais donc très bien sortie.

Tu soulevas alors le petit homme pour l'asseoir sur la chaise à côté du lit. « Il se nomme Armin et il est désormais mon fils. » Tu t'accroupis à côté du gamin aux cheveux châtains et lui présenta le grand blessé. « Lui, c'est Garviel. Un ami, mais tu peux l'appeler Tonton. Ça lui fera plaisir. » Tu jetas alors un regard malicieux au lieutenant, un sourire amusé sur les lèvres. Il ne s'attendait sûrement pas à cela!

Tu te redressas finalement pour venir t'asseoir à ton tour, mais sur le bord du lit. Tu faisais bien évidemment attention à Garviel. Le gamin ouvrit alors un livre et se mit à lire, ce qui te permettait de discuter entre adultes. Ton sourire disparut. Tu étais soudainement devenue plus sérieuse. « Ses parents sont morts lors du festival. Il était seul, alors je l'ai emmené avec moi. »

Ça alors? T'es toujours vivant?

ft. Oksana

Bien qu'elle lui annonce ne pas être blessée, Garviel lui prend doucement le bras pour la regarder avec attention. Au cas où elle tenterai de masquer une éventuelle blessure pour ne pas l'inquiéter. Même s'il sait que cette méthode ne lui permet pas d'être absolument certain, ça a le mérite de faire comprendre qu'il préfère être au courant plutôt qu'on lui cache des choses, et surtout c'est une marque d'affection. Néanmoins satisfait, il lui adresse un nouveau sourire tout en posant donc son regard sur l'enfant. Un hoquet de surprise le prend alors qu'Oksana le taquine. Le lieutenant se fait violence pour ne pas rire, offrant sans doute une belle grimace à ses visiteurs. « Tonton hein ? Me fait pas des coups pareils tu vas me briser des côtes encore ! » Son regard manque cependant de s'assombrir à la mention de ses parents morts. Durant un instant, il repense encore aux civils qu'il a laissé en bas du mur, livrés aux titans qui approchaient. Il baisse les yeux, et si ses parents faisaient partis de ces gens là ? Garviel allait devoir vivre avec cette décision durant toute sa vie, et sans doute aura t-il du mal à se le pardonner jusqu'au bout. Il se reprend tout de même rapidement, l'enfant n'aura sans doute pas eu le temps de voir le doute sur son visage, et avec de la chance, Oksana non plus. « Enchanté Armin. Je peux te dire que tu es entre de bonnes mains. Mais si tu as besoin d'aide tu peux aussi compter sur moi ! » N'ayant jamais été très à l'aise avec les enfants, le lieutenant espère ne pas faire de gaffe en prononçant ces paroles, bien qu'il les pense. « Alors, qu'est-ce que tu fais dans le coin ? A moins que tu ne sois juste venue me voir moi, ce qui serait extrêmement mignon de ta part ma chère ! » Pas de raison qu'il soit le seul à subir quelques taquineries.

Tu souriais lorsque Garviel prit la parole. Le petit ne comprendrait probablement pas ce qu'il voulait dire par-là. Et puis, il avait le nez fourré dans son livre d'image. Une fois qu'il s'y plongeait, il était difficile de l'en sortir. Tu te retenais pour ne pas rire. « J'en prends note, Garviel. Je me ferai un plaisir de te l'emmener si j'ai besoin d'une nounou. » Il te demanda alors ce que tu faisais dans le coin. Ou alors, si tu étais venue spécialement pour lui, il trouvait cela mignon de ta part. Et tu te figes. Parce que... tu étais venue juste pour le voir. Prendre de ses nouvelles. Tu savais qu'il te taquinait. Qu'il le faisait exprès. Sauf que tu n'aimais pas qu'on te dise que tu étais mignonne ou que ce que tu faisais l'était. « Hmpf! Rêve pas trop. Je devais soigner un cheval dans le coin, je suis passée après pour te voir. » Les bras croisés sur ton ventre, un léger moue sur le visage, tu détournas le regard. Tu agissais toujours de la même façon. Tu étais ainsi avec Franz et Ludwig lorsque ces deux-là te taquinaient sans cesse. « T'es sûr que tu n'as pas le cerveau en compote aussi? Pour dire des trucs pareils, non mais... »

Ça alors? T'es toujours vivant?

ft. Oksana

Son sourire amusé s’agrandit alors que sa remarque fait mouche. Il voit l'embarras d'Oksana apparaître  et la titiller. De la même manière, Garviel comprend aussi qu'elle tente de noyer de poisson en prétextant être venue pour un cheval. Mais ça ne prend pas, il la connaît trop bien désormais, et sait reconnaître certains petits tics. Il décide néanmoins de rentrer dans le jeu, pour mieux pousser son avantage par la suite. « Un cheval hein ? Tu pensais à Ablette j'imagine ? Le pauvre, ou la, je sais jamais si c'est un mâle ou une femelle d’ailleurs, s'ennuie ferme depuis quelques jours. » Maintenant qu'il parle de son cheval, le lieutenant se dit qu'il va sans doute devoir le confier à Oksana, avant que la pauvre bête ne dépérisse d'ennui, tout seul attaché au mur. Mais avant ça, il continue de taquiner sa visiteuse. « Hum … je suis certain que tu es venue me voir moi, et juste moi. Et c'est terriblement mignon de ta part encore une fois. Merci ça me fais plaisir, vraiment. » Pendant qu'il prononce ces mots, et avec un sourire provocateur, il vient poser son doigt sur son nez en un « poup » muet. Garviel ne peut jamais s'empêcher d'embêter les autres lorsque la situation le permet, encore plus lorsqu'il s'agit d'une contre attaque. « Sinon ma tête va bien, même si il doit y avoir un moulage de mon visage quelque part sur le mur désormais. Mais sans doute pas un profil très flatteur. » Il se décale alors un peu pour laisser plus de place à Oksana sur le lit.

Tu lui mentais. Très mal en plus. Et il le savait. Plutôt que de te sortir de cette situation, tu t'étais enfoncée. Garviel avait ce don de te taquiner pour te mettre davantage mal à l'aise. Il rentrait dans ton jeu et toi, tu te laissais prendre. Un soupire s'échappa donc de tes lèvres. « Une femelle. Ablette est une femelle. » Enfin, du moins, celle qu'il avait en ce moment. Les deux derniers étant des mâles. Tu étais la mieux placée pour le savoir, c'était toi qui soignait toujours ses chevaux.

Et puis, le lieutenant en ajouta une couche. Tu étais venue rien que pour lui, mais cela lui faisait plaisir. En plus de trouver cela vraiment mignon de ta part. Tu ne manquais pas, d'ailleurs, de remarquer ce sourire qui ornait ses lèvres. Comme tu le détestais quand il faisait cela! Puis, il posa son doigt contre ton nez, ce qui te fit grimacer. Il s'expliqua ensuite en disant que son cerveau allait très bien. Sauf qu'il devient bien y avoir maintenant un moulage de son visage quelque part sur le mur apparemment. Tu secouas la tête, un peu exaspérée. « Depuis quand ton profil est flatteur de toute façon? » Tu te mis à rire avant de tapoter doucement la jambe de Garviel. « Tu en as pour combien de temps, à rester cloîtré dans ce lit? »

Ça alors? T'es toujours vivant?

ft. Oksana

Il acquiesce avec un sourire lorsque Oksana lui rappelle que l'Ablette actuelle est donc une femelle. Bizarrement, il était persuadé du contraire. Certainement parce que le précédent était un mâle, enfin s'il se souvient bien. Et puis, son tout premier cheval, le premier Ablette donc, était un mâle, et il avait été très attaché à lui, c'est pour ça que Garviel donne le même nom à chacune de ses montures, en hommage. Inconsciemment il pense donc qu'il s'agit de mâle, et comme il ne s'amuse pas vraiment à vérifier de toute manière. Il remarque cependant que son petit numéro à fait mouche, et que la jeune femme tente tant bien que mal de ne rien montrer, peine perdue avec lui. Elle ne se fait donc pas prier pour saisir la perche de sortie qu'il lui tend. « Je suis plus beau de face c'est vrai ! La prochaine fois j'y penserai. On en fera un moule puis une statue. » Le lieutenant sourit de nouveau, retenant de s'esclaffer à l'idée qu'il y ait un jour une statue de lui grandeur nature. « Sinon, j'en ai pour une semaine sans rien faire du tout, une torture ? Et quatre semaine de rétablissement, mais je ferai en sorte de me rendre utile, ou je deviendrai fou allongé à rien faire. » Il est vrai que Garviel n'est pas connu pour être du genre à rester en place. Au contraire, il bouge toujours, au point qu'il ne met presque jamais les pieds dans sa propre maison. « Au fait, tu pourrais me rendre service et prendre Ablette avec toi ? Il … Elle, sera mieux chez toi qu'ici à piétiner. »

Désespérée par Garviel, tu secouas légèrement la tête alors qu'un soupir s'échappait de tes lèvres. Sincèrement, ce gars te décourageait. Comme s'il allait y avoir un jour une statut de lui! Il pouvait toujours rêver.

Il répondit finalement à ta question. Il ne avait encore pour une semaine apparemment. Puis, quatre autres semaines pour son rétablissement. Sauf que ce devait être une vraie torture pour lui. Le lieutenant bougeait toujours. À croire qu'il ne savait pas ce que signifiait se poser. « Oh, t'inquiète pas pour ça. Tu es déjà fou. Alors, que tu restes plus longtemps allongé ou non, ça ne changera pas grand chose. » Tu lui souris, quelque peu amusée. Tu avais bien le droit de le taquiner à ton tour, non? Garviel te demanda alors si tu pouvais t'occuper de sa monture pendant quelque temps. Ce serait mieux si elle était au ranch plutôt que de rester ici à piétiner. Tu hochas doucement la tête. « Il n'y a pas de problèmes. Je la ramènerai avec moi, mais pour ça, tu me devras une bière quand tu iras mieux! » Cela faisait longtemps que vous n'aviez pas bu un verre tous les deux. C'était l'occasion rêver pour qu'il t'en paye un, non?