Quel est ton rêve le plus cher ?
Ton rêve le plus cher à été anéantis lorsque tu avais 15 ans. Tu aurais dû être première ballerine de l’opéra national de Sina, tu aurais dû être la meilleure. Mais ton partenaire n’était pas assez fort, et il t’avait laissé tomber. Tu t’étais brisé la hanche et tu auras dû quitter cette carrière que tu aimais tant. Aujourd’hui, si tu avais un rêve, ce serait d’ouvrir une vraie école dans le district de Shinganshina où tu vis à présent.
Crains-tu les Titans ?
Ils t’effraient mais tu t’efforces de ne pas y penser de de ranger cette idée dans le fond de ton crâne. Bien que les récents événements survenus à Odélia ne tendent pas à te rassurer, tu essaies de te dire que vous êtes entre de bonnes mains et que le bataillon d’exploration saura vous préserver.
Comment vois-tu ta vie dans quinze ans ?
Tu ne la vois pas, tu vis au jour le jour depuis celui où tu as quitté Sina sous la couverture d’un marchand, tu n’essaies pas de prévoir quoi que ce soit car tu sais que si l’on te retrouve tu seras obligée d’épouser cet homme, ou tu finiras en prison pour une raison quelconque. Alors tu préfères profiter du jour qui est né plutôt que de celui à naître.
Que penses-tu du bataillon d'exploration ?
Tu les admires beaucoup. Et tu te reposes beaucoup sur eux. Tu aurais rêvé d’en faire parti mais on t’a très tôt fait comprendre que ta place n’était pas là, et au fond, ils n’avaient pas tort. Tu n’aurais pas eu assez de force morale pour y parvenir. Du moins, c’est ce que tu penses de toi à présent.
Et de la Garnison et des Brigades Spéciales ?
Tu te méfies des deux comme de la peste. Les premiers, la Garnison, ne t’ont jamais posé de souci en soi mais tu sais qu’ils seraient les premiers s’en prendre à toi si tu révélais ton histoire. Quant aux brigades spéciales, c’est eux que tes parents ont dû alerter lorsque tu t’es enfuie. Alors tu te méfies et tu n’es jamais sereine lorsque tu es en présence de l’un d’entre eux.
Tu as des choses à nous raconter à ton sujet ?
Tu es née au cœur de Mitras, tu as grandi encouragée par tes parents dans la passion que tu t’étais choisie : la danse classique. Tu excellais et tu étais la jeune femme la plus douée de l’école, du pays. Tu étais brillante. Et puis, ce danseur te laissa tomber au sol, brisant ta hanche sous le choc. Et tu ne t’en es jamais remise. Aujourd’hui encore lorsque l’humidité du temps se fait sentir, ou lorsque tu forces trop, ta hanche te fais souffrir.
Brisée, tu auras mis du temps à te remettre de cette période. Au bout d’un an, tu retrouvas le sourire, tu retrouvas ta mobilité. Tu étais presque heureuse, presque. Mais tu allais dans le bon sens. Jusqu’au jour ou tes parents t’ont appris que tu allais te marier. Tu n’essayas même pas de rencontrer le promis, tu n’essayas même pas de comprendre. C’était niet. Tu ne les laisserais pas faire. Tu savais qu’ils avaient été déçus par ta blessure, par ta carrière avortée, mais il était hors de question de les faire sortir de l’ombre ou ils s’étaient rangés par un mariage. Tu t’y opposas, furieusement, fièrement. Ta voix avait résonné comme une gifle dans les couloirs du manoir familial. Tu avais crié, hurlé, protesté, argumenté, mais ton père était resté sourd à tes demandes. Quant à ta mère, elle n’avait que pu te dire que c’était les hommes qui décidaient. Alors, tu avais monté un plan. Seule. Tu avais récupéré de l’argent, petit à petit, pendant six mois. Tu avais mis des sous de côté, quelques vêtements, et puis tu t’étais enfuie. Sans te retourner. Sans un mot. Tu étais juste partie.
Aujourd’hui, tu as quitté ton chez toi depuis dix ans et tu n’en es pas moins heureux. Si c’était à refaire, tu le ferais sans hésiter. Et même si ton trajet pour arriver jusqu’ici avait été tortueux, si tu étais tombé sur des gens mal intentionnés qui t’avaient privé d’une partie de l’argent que tu avais emmené, tu t’estimais pour le moment heureuse d’être parvenu à ton niveau en partant avec rien.