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I - Récemment, plusieurs meurtres ont eu lieu dans l'enceinte du mur Maria. Des témoins disent avoir entendu le son d'une flûte quelques minutes avant l'agression. Coïncidence?
II - En voilà de biens beaux poèmes qui filent dans les recueils et les journaux du mur Sina. Il se dit au détour des ruelles que le nom du poète est inconnu, mais que ses sonnets renferment plus de messages qu'ils ne veulent bien laisser le croire.
III - Il parait qu'un restaurant du mur Rose fait des repas à -50% pour les membres du bataillon... Info ou intox ? L'offre semble néanmoins limitée dans le temps...
IV - On raconte que la Garnison a mis les bouchées doubles pour nettoyer et réparer l'armement des murs des districts de Maria.
V - Il paraît que les soirs de pleine lune, dans l'une des ruelles de Trost, on peut entendre les sanglots d'une femme. Mais lorsqu'on tourne dans la rue pour la rejoindre, ils cessent et la rue est déserte.
VI - Il se dit que des bruits très suspects auraient été entendus dans une vieille maison à l'abandon, du côté de Stohess. Certaines rumeurs disent que la famille qui vivait là a été sauvagement assassinée il y a plusieurs années et qu'ils hanteraient encore les lieux ...
Savoir donner, peu le savent, c'est le secret du bonheur ⌇ Karhlya
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Savoir donner, peu le savent, c'est le secret du bonheur ⌇ Karhlya
Alec C. Saddler
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Alec C. Saddler
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Ven 11 Jan - 10:34
Savoir donner, peu le savent, c'est le secret du bonheur.
Tu as laissé Jill rentrer. Passer une après-midi avec ta vieille amie t’avais revigorée. Tu avais pu discuter à cœur ouvert avec elle, tu avais pu comprendre certaines choses. Et même si ça te faisait toujours quelque chose d’étrange dans l’estomac, tu avais les idées un peu plus claires. Tu savais où tu en étais. Et ça n’était pas vraiment de tout repos.

Alors, tu rejoins la petite maison dans laquelle régnait plus de chaleur humaine qu’il n’y en avait jamais eu chez toi. Tu te sentais bien dans cet endroit, malgré le fait que tu ais un besoin de prendre l’air qui n’avait rien à voir avec cette ambiance. Tu avais été accueilli de manière adorable. Alors en rentrant, tu ramenas tes achats dans ta chambre. Tu t’étais également pris trois ou quatre chemises en coton et deux pantalons, pour pouvoir changer de vêtements.

Tu patientas en lisant que Karhlya rentre du travail. Tu n’avais pas envie de te prendre des coups de cuillère en bois de la part de sa mère parce que tu lui avais offert quelque chose. Lorsque ce fut le cas, tu sortis de ta chambre, posa le sac contenant simplement l’écharpe au salon et approcha pour l’accueillir.

« Bonsoir la travailleuse. »

Un petit sourire accompagna ton bonsoir alors que tu t’appuyais contre le mur, ta main libre dans une poche

« Ça a été le boulot ? »
Alec C. Saddler
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Karhlya Ainsley
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Karhlya Ainsley
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Ven 11 Jan - 11:03
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Tu allais bien mieux. Plus de migraine, plus de vertiges. Tu te sentais en forme, tu avais cessé d’être fatiguée au moindre effort de trop et de t’endormir à n’importe quel moment de la journée. Du coup, tu n’avais pas hésité à reprendre le boulot. On avait besoin de toi. Il fallait que tu donnes un coup de main, que tu soutiennes comme tu le pouvais. Rester à la maison ? Tu avais apprécié, les premiers jours. Et puis, tu t’étais mise à tourner en rond. Et puis Alec était là, alors évidemment, tu réfléchissais trop et ça te rendais dingue. Non, vraiment, reprendre un rythme, partir le matin, rentrer en fin d’après-midi, c’était pas plus mal. Il y avait cette mission qui approchait, en bien évidemment, tout le monde dans le Bataillon était sur le pied de guerre. Il fallait préparer les chevaux, le matériel, l’armement. En somme, tu avais de quoi faire, largement de quoi t’occuper oui. Et puis. Comme ça, tu appréciais vraiment de rentrer à la maison.

Tu offres quelques minutes à Mousse avant de rentrer dans la maison. Quelques attentions, un peu d’affection, tu t’assures qu’il a de quoi boire et manger avant de te décider à le laisser et à pousser la porte. Tu entres dans la cuisine directement, retirant immédiatement tes bottes de cuir que tu abandonnes dans l’entrée. La voix de ta mère résonne, et puis celle d’Alec. Et lorsque tu te tournes, il est là. Un sourire aux lèvres. « Hey. Bonsoir. » Ce sourire, tu le lui rends, tout en retirant la cape verte du Bataillon que tu portes sur le dos. Tu l’accroches près de la porte avant de revenir vers le jeune homme. « Ça va bien. Et toi ? Ça va mieux aujourd’hui ? » Si tu étais remise, tu savais bien qu’Alec avait encore une à deux semaines d’inactivité à supporter. Tu espérais simplement que la douleur ne soit plus un problème.
Karhlya Ainsley
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Alec C. Saddler
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Ven 11 Jan - 13:54
Savoir donner, peu le savent, c'est le secret du bonheur.
Tu l’observes dans ses gestes quotidiens. Tu avais un peu peur qu’elle ne reprenne trop tôt mais, elle avait l’air heureuse de s’être remise en route. Et ça te faisait plaisir, de la voir s’épanouir. Tu avais aussi l’impression d’être plus proche d’elle que jamais, tu partageais pratiquement ses journées, tu la voyais évoluer, tu la voyais dans un autre contexte. Tu avais cette impression de rattraper le temps perdu. Ce temps qui vous a également été enlevé lors de la fête de l’hiver.
Tu gardes un souvenir doux-amer de ce moment. Tu n’as pratiquement pas eu de temps avec elle, hormis le trajet entre Rose et Maria.

« Tant mieux. Je vais bien, je suis allée me balader. »

Tu lui fais un petit signe, pour qu’elle te suive au salon, une fois qu’elle aura cinq minutes. Tu veux lui montrer ce que tu as choisi avant tout, elle sera le mieux placé pour te dire si ça plaira ou non à sa mère. Tu sais qu’elle avait plutôt évoqué une écharpe mais, tu n’as rien vu de joli qui aurait pu lui plaire.
Tu attends qu’elle te rejoigne, tranquillement installé sur le canapé. Tu lui tends ensuite le sachet dans lequel une étole de soie de couleur allant du rouge au jaune en passant par l’orange dans un tourbillon de couleur attend sagement d’être déballé.

« J’ai trouvé ça. Tu penses que ça lui plaira ? »

Un petit sourire désolé orne tes lèvres. Tu as vraiment envie de bien faire, parce que cette femme est adorable avec toi. Et que tu tiens à la remercier.
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Karhlya Ainsley
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Sam 12 Jan - 5:44
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Ta mère s’est approchée de toi pour poser son habituel petit bisou sur ta joue. Elle avait filé son manteau, elle était même armée de son panier pour le marché, et d’ailleurs, elle ne tarde pas à sortir. C’était son rituel à elle. Elle serait de retour dans quelques heures, le temps de discuter à droite à gauche, de passer par le marché, de choisir ses fruits, ses légumes et de passer par quelques boutiques, comme toujours. Tu attends donc que la porte ne se referme une nouvelle toi, pour reporter ton attention sur Alec tout en te servant un verre d’eau dans lequel tu viens boire une longue gorgée. « Ah oui ? C’est bien si tu as pris un peu l’air. » Tu ne t’imaginais pas à sa place. Ses blessures étaient plus sérieuses, et tu serais sans doute devenue dingue si tu avais dû continuer d’être immobilisée pour encore ne serait-ce que deux jours.

Il te fait signe de venir avec lui et tu fronces légèrement les sourcils, curieuse. Tu reposes le verre contenant encore un fond d’eau sur la table avant de le suivre dans la pièce adjacente. Tu le retrouves assis sur le vieux canapé et tu viens donc t’y installer à ton tour, prenant soin de laisser un espace suffisant entre vous deux. Lorsqu’il te le tend, tu attrapes le sachet pour regarder à l’intérieur avec intérêt. Un foulard. Un tissu doux, léger, soyeux, des couleurs vivent, joyeuses et chatoyantes qui iraient sans doute à merveille avec la chevelure de ta mère. Tu souris, tournant à nouveau les yeux vers le jeune homme. « Elle va l’adorer, j’en suis certaine. Il est vraiment magnifique, vraiment. » Tu te doutais qu’il ne perdrait pas une occasion de faire ce cadeau. Il l’avait dit. Il l’avait fait. « C’est très gentil de ta part … elle sera heureuse, je le sais. » Et rien que pour ça, tu lui en étais particulièrement reconnaissante.

Tu reposes le sachet à côté de toi, entre vous, en fait, et tu t’enfonces un peu plus dans le canapé, posant tes pieds sur la petite table qui se trouve juste devant toi. « J’ai passé la journée à faire des allers et retours entre le hangar et la cours. Mes pieds me font un mal de chien. »
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Alec C. Saddler
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Dim 13 Jan - 0:09
Savoir donner, peu le savent, c'est le secret du bonheur.
Tu saluas la mère de Karhlya. Tu avais pourtant proposé de lui ramener quelques courses en rentrant mais, rien n’y avait fait. Cette bonne femme était aussi têtue que sa fille.  Ou bien était-ce l’inverse ? Peu importait, les chiens ne faisaient pas des chats. Et tu avais abandonné l’idée de leur faire entendre raison sur certains sujets. Et puis, dans le fond, elle était si gentille que ça ne te demandait pas beaucoup d’efforts.

Tu avais pris place sur la place de gauche, mettant ainsi ton bras blessé vers l’extérieur du canapé. Karhlya t’avais finalement rejoint après avoir effectué un petit passage en cuisine. Tu la laissas découvrir une étole qui sembla lui plaire. Ça te rassurait dans le fond, tu n’étais pas vraiment le meilleur pour faire des cadeaux, tu n’en n’avais jamais vraiment fait. Et puis, tu étais moins aux faits de la mode que ce que tu pourrais le croire.

« C’est le principal. Je suis content si je ne me suis pas trompé… »

Un sourire ponctua ta phrase et un silence envahit l’espace quelques minutes avant que Karhlya ne te raconte finalement sa journée. Tu souris un peu.

« Tu vas reprendre le rythme… C’est déjà bien d’avoir pu y retourner ! »

Bien que tu n’avais aucune idée des tâches précises qu’elle avait effectuées, tu n’avais aucun doute quant au fait que ça puisse être épuisant. Tu te souvenais de tes années de soldat qui n’avaient rien à envier à ce genre de taches.

Puis, tu hésitas. Tu repensas au sac resté dans ta chambre, c’était un moment détendu et vous n’étiez que tous les deux. Alors tu te levas et tu t’éclipsas un instant avant de revenir avec le présent que tu lui réservais. Tu étais un peu gauche. Elle allait t’envoyer dans tes buts, tu n’en n’avais aucun doute. Mais au fond, tu t’en fichais. Tu te réinstallas près d’elle, sans te rendre compte que tu mordais presque complètement sur la distance qu’elle avait volontairement laissé. Puis, tu posas le paquet sur ses genoux.

« Tiens, c’est pour toi. »

A l’intérieur, la cape n’attendait que d’être déballée.
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Karhlya Ainsley
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Dim 13 Jan - 11:19
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Tu essayais de te détendre. Même si tu étais plutôt contente d’avoir repris le boulot, mine de rien, l’ambiance au quartier général était plutôt tendue, ce qui était normal après un tel événement, surtout pour le Bataillon d’Exploration. Vous étiez ces soldats qui risquent leurs vies pour aller au-devant des choses, qui sortent de ces murs pour tenter de récupérer l’extérieur, de conquérir des terres et à l’heure actuelle, au lieu d’agrandir le territoire humain … vous aviez un district au complet, et énormément de vies humaines. Du coup, oui. C’était pesant, et mine de rien, même si tu n’aimais pas tourner en rond dans cette maison, y revenir pour te reposer, c’était tout ce dont tu avais besoin. Même si en ce qui te concernait, les choses demeuraient un peu particulières, surtout en présence d’Alec. Tu t’étais un peu résignée. Disons que tu avais pris la décision de cesser de tenter quoi que ce soit. Il fallait que tu te fasses violence, tu avais encore failli l’embrasser, le premier soir de son arrivée ici, et franchement, tu félicitais ta mère pour ce timing, elle t’avait sans doute empêché de faire une belle bêtise. Tu laisserais faire. Et même si les choses étaient vouées à l’échec, même s’il ne faisait jamais un pas vers toi et bien … et bien ce serait comme ça que les choses seraient. Point. Tu passerais bien à autre chose à un moment donné de ta vie.

Tu lui offres un petit sourire. Il t’encourage, et tu hausses un peu les épaules. « Oui, je sais, c’est juste que pas mal de nos soldats sont un peu … ailleurs. Je suppose que c’est normal. Ça passera. Ça passe toujours ! » Être habituée à la peine. A l’échec. Et surtout à la mort. Au fond, n’était-ce pas là, le drame de ces murs ? Probablement. Toujours est-il que tu ne perds pas ton sourire pour autant, tu fais craquer tes phalanges, et tes yeux se posent sur Alec lorsqu’il se lève pour faire un aller-retour rapide jusqu’à ta chambre qui ces derniers temps était devenue la sienne. Lorsqu’il revient, il reprend place tout près de toi, et dépose un nouveau sachet sur tes genoux. Un sachet que tu fixes un instant, avant de lui lancer un regard interrogateur. Pour toi … Si le foulard était prévu, s’il t’en avait parler, ça en revanche, ça ne l’était pas. Cependant, tu te redresses légèrement pour ouvrir le paquet, en sortant l’étoffe épaisse. Un joli tissu, relativement résistant, une couleur qui te plait énormément … « Elle est si belle … » Oui, elle te plait énormément. Vraiment beaucoup. C’est tout à fait dans tes goûts et tes doigts passent sur cette superbe cape pendant plusieurs minutes … avant que ton regard, un peu réprobateur pour le coup, ne se repose quant à lui sur ton ami. « Belle et probablement hors de prix. » Tu étais issue d’une famille très moyenne. L’argent n’avait jamais été un souci puisque ta famille vivait le plus simplement du monde mais … quand même. Ce vêtement, tu savais qu’il avait dû coûter une belle somme. « Pourquoi tu … Franchement, t’aurais pas dû. Un cadeau pour maman suffisait amplement, si tu le voulais vraiment. » Et pourtant, tu étais contente, au fond. Pourtant, ce cadeau te faisait énormément plaisir. Ça devait se voir, d’ailleurs, dans ton regard, et à ce petit sourire qui malgré tout ne quittait plus tes lèvres.
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Lun 14 Jan - 0:12
Savoir donner, peu le savent, c'est le secret du bonheur.
Tu n’avais pas prévu d’offrir quoi que ce soit à Karhlya, pour être honnête. Parce que tu t’étais dis que le geste pourrait-être mal perçu ? Mais, lorsque ton regard s’était posé sur cette cape, tu avais immédiatement pensé à la jeune femme. Sa silhouette s’était superposée aux tissus et tu avais su que tu lui offrirais immédiatement. Peu importait le prix.

La seule chose, c’est que tu ne voulais pas lui offrir devant sa mère, ou même sa sœur. Parce que, tu ne voulais pas qu’elle pense qu’il s’agissait d’un remerciement. Au fond, tu lui étais reconnaissante de t’avoir proposé de rester ici quelques temps. Mais, cette cape était plus que ça. Tu ne savais pas vraiment quoi avant d’en discuter avec Jill. Peut-être une manière de s’excuser ? Ou simplement pour lui faire plaisir, revoir ce sourire qu’elle portait sur ses lèvres avant que ne surviennent ces événements à Odélia.
Tu voulais simplement la voir sourire.

Sourire simplement, sincèrement, avec une légèreté qu’ils n’avaient plus eu depuis plusieurs jours. Depuis cet instant dans sa chambre d’hôpital avant qu’elle ne s’endorme. Tu n’avais pas ressenti de sentiment de plénitude aussi intense que ce jour-là depuis très longtemps. Depuis toujours, même.

Tu vois qu’elle a l’air surprise lorsque tu poses ton présent sur ses jambes. Tu n’oses pas réellement la regarder dans les yeux, ni même voir l’expression de son visage lorsqu’elle ouvrira le présent. Tu te sens ridicule au fond, tu voulais la faire sourire alors, regarde au moins sa réaction. Un coup d’œil sur la droite t’indiqua qu’elle avait ouvert le papier et qu’elle effleurait le tissu du bout des doigts. Et puis, quelques mots qui t’ôtèrent une partie du poids qui pesait sur ta poitrine. Ça lui plaisait. Tu n’avais pas tout perdu. Un soupir de soulagement quitta tes lèvres et tu repris ton assurance habituelle, bien que la gêne ne soit pas très loin.

« Ne t’inquiète pas de son prix, ça n’a pas d’importance. »

Pas que l’argent n’ait pas d’importance, ce n’est pas ce que tu insinuais. Mais, même si tu avais dû débourser les dernières pièces qu’il te restait au monde pour lui offrir cette cape, tu l’auras fait. Parce que ce sourire-là n’avait pas de prix. Mais ces mots ne quittèrent pas ta bouche. Tu serras un peu les dents, tu comprenais un peu ce qu’elle avait pu endurer ces dernières années.

« C’est différent. Je voulais remercier ta maman. Et… cette cape s’est imposée à moi. Je voulais juste… te faire plaisir. »

Tu passas une main sur ta nuque, détournant finalement de nouveau le regard.
Quel grand benêt.
Alec C. Saddler
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Karhlya Ainsley
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Lun 14 Jan - 10:22
ϟ ft. alec.

Tu ne savais pas comment prendre ce cadeau, pour être franche. Tu l’aimais. Vraiment, cette cape était réellement magnifique, elle te plaisait beaucoup. Seulement … Seulement, c’était Alec. Et avec tout ce qui s’était passé ces derniers temps, recevoir un cadeau de sa part te faisais tout simplement un drôle d’effet. Disons que tu te contiens, et que cette contenance est presque devenue une habitude parce que tu te connais, si tu avais agi le plus naturellement du monde, tu lui aurais sauter dessus pour l’enlacer pour le remercier. Là, tu ne bouges pas. Tu es atrocement calme et ça ne te ressembles pas vraiment dans ces circonstances.

Tu soupires, légèrement. Tu ne vas pas non plus lui interdire de t’offrir quelque chose, ce serait pousser les choses à l’extrême et ça, tu le sais bien. Seulement, tout ça, ça revient titiller ton cœur, chatouiller ton ventre, et tu ne sais pas si c’est bien … Le prix n’a pas d’importance pour lui ? Alors qu’est-ce qui en a ? Qui offrait un cadeau hors de prix, juste, comme ça. A l’époque où vous viviez, c’était quelque chose rarissime, voir de tout à fait impossible pour toi. Ou peut-être que tu te faisais des films, à nouveau, peut-être que du coup, tu t’étais remise à essayer d’assembler des pièces l’une à l’autre, sans être certaines qu’elles fassent parti d’un même puzzle.

« Et ça me fait plaisir … » Là-dessus, en effet, mission réussie. « Merci beaucoup. » Tu reposes le vêtement sur tes genoux, par-dessus le sachet, tournant finalement la tête vers Alec. La main sur la nuque. C’est ce qu’il fait quand il est gêné, mal à l’aise, quand il ne sait pas quoi dire, ou faire. Et pour le coup, tu avoues que tu n’es pas mieux à ce moment précis. Tu le connaissais. Tu avais l’impression de le connaître si bien et pourtant … Pourtant, il y avait des moments où vraiment, Alec Saddler restait un vrai mystère pour toi. Tu avais du mal à le suivre. A le comprendre. Tu ne savais pas si ce comportement, somme toute relativement nouveau vis-à-vis de toi était dû à quelque chose en particulier – ce baiser, au festival, par exemple – ou si, encore une fois, tu poussais la réflexion trop loin. « Pourquoi tu … » Ah. Non. Non, Karhlya. Pas encore. Non. Tu reprends la cape, tu la décales, la posant avec soin sur le fauteuil non loin de toi avant de te lever en soupirant. Ça allait pas recommencer, hein ? Si ? Non. « Non rien, oublie. » Tu approches de la fenêtre, tu regardes à l’extérieur, pensive sans doute, silencieuse surtout.
Karhlya Ainsley
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Alec C. Saddler
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Lun 14 Jan - 22:19
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Tu te sens un peu idiot mais, c’est aussi pour ça que tu ne voulais pas que quiconque assiste à ça. Ça ne t’aurait que plus mis mal à l’aise. Tu n’avais pas très envie de te traîner ça jusqu’à la fin de ta vie. Mais, ton cadeau ne sembla pas lui faire réellement l’effet escompté. Tu ne t’attendais pas forcément à de grande embrassade ou autre chose du genre, mais à quelque chose de plus… Karhlya. Elle incarnait la joie et l’envie de vivre à tes yeux, et son comportement actuel était étrange.
Mais tu ne pouvais pas réellement lui en vouloir. Tu baissas la tête et tes épaules s’affaissèrent un peu. Tu ne comprenais pas, mais tu te redemandas s’il n’était pas mieux que tu partes. Ça commençait à revenir tourner dans ton petit cerveau.

Tu l’entends soupirer et tu n’as aucun doute quant au fait que ça touche le prix. Tu sais que tu auras besoin de cet argent un jour alors tu le gardes sous le coude, précieusement. Mais ça ne t’empêche pas de pouvoir le dépenser de temps à autre, pour te faire plaisir. Et lui faire plaisir te faisait plaisir.

« Ça n’a pas vraiment l’air. »

Pourtant, elle avait eu vraiment l’air de l’aimer, cette cape, quand elle l’avait découverte. Tu l’avais vu sourire. Alors qu’est-ce qui avait changé ? Et puis, elle s’interrompit avant de fuir à l’autre bout de la pièce. Pourquoi tu…
Tu hausses un sourcil, surpris qu’elle ne finisse pas sa phrase. Tu soupires à ton tour et relève la tête, posant cette fois-ci ton œil sur elle sans la quitter des yeux.

« Pourquoi je quoi, Karhlya ? »

Tu n’as pas bougé du canapé, tu n’as pas envie de rester bête debout pour le moment. Tu attends qu’elle te réponde. Mais, tu peux aussi anticiper, pour une fois ?

« Pourquoi j’ai voulu te faire plaisir ? »

La question retentie dans l’air comme si tu l’avais presque murmurée. Dans un souffle.

« Parce que j’avais envie. J’avais envie de te voir sourire, simplement. »

Tu te lèves finalement, tu vas la laisser tranquille.

« Je n’avais pas envie de te faire de la peine mais je crois que je ne suis bon qu’à ça dernièrement. Je devrais rentrer, tu serais plus sereine comme ça. »
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Karhlya Ainsley
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Karhlya Ainsley
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Mar 15 Jan - 19:39
ϟ ft. alec.

T’es probablement une fille compliquée. En fait … oui, c’est très probablement le cas. Une fois ça va, la suivante ça ne va plus, tu as l’impression que ton cœur est devenu un yoyo. Des hauts, des bas, des descentes et des remontées, toujours vertigineuses. Ça se voit, à la longue. Ce sont des choses que tu peines à dissimuler. Tu le faisais, avant. Ça passait. Aujourd’hui, les choses sont trop différentes, du moins, c’est l’impression que tu as. Tu aimerais pouvoir être comme lui, parfois. Être tout aussi calme et naturelle. Égale à toi-même, peu importe les circonstances. Ce serait tellement plus facile.

Pourquoi, oui. Étonnamment, il a compris. Il termine même la question de lui-même, et tu ne détaches pas les yeux de l’extérieur, tu soupires, c’est tout. Pourquoi est-ce que c’était si important que ça, de te faire sourire, de te faire plaisir ? Au fond, la réponse était peut-être toute simple : Alec est ton ami. Un ami de longue date. Encore une fois, tu te prenais la tête pour rien, encore une fois, tu prenais les choses trop à cœur et surtout, tu poussais trop loin la réflexion, tu extrapolais bien trop.

Tu finis par te retourner. Il s’est levé, il a quitté le canapé, mais il ne s’est pas approché. Il reste à distance. Voilà qu’il songe à partir maintenant, tout ça parce que tu ne sais pas dissimuler des émotions. Tes sentiments prennent trop d’ampleur. Et peut-être qu’il a en partie, peut-être que le faire venir chez toi, le côtoyer tous les jours, c’était pas une bonne idée. Peut-être qu’en effet, ça te faisait plus de mal que de bien. « Ne dis pas de bêtises … » Mais tu persistes, bien évidemment. Ça se serait pas toi, sinon, n’est-ce pas Karhlya ? « Je serais pas sereine, si tu t’en vas. Ce sera pire. » Clairement pire. Tu te poseras sans doute bien plus de questions. Tu t’inquiéteras, en plus. Là, au moins, tu sais. Et puis, qu’il ne s’imagine pas le contraire parce que … tu aimes l’avoir près de toi. Sa présence est aussi brûlante qu’apaisante. « C’est juste que … c’est vraiment pas facile de t’aimer. » Tu lui souris. C’est tout. C’est rien que la vérité, après tout. Et c’est loin d’être un scoop en plus.
Karhlya Ainsley
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Alec C. Saddler
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Mer 16 Jan - 23:23
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Tu sais, Jill tu l’as dit. C’est difficile d’aimer à sens unique. C’est difficile de ne pas savoir. Et toi aussi tu t’en rends compte, à chaque fois que Karhlya a un mouvement de recul, un mot différent, un ton qui s’égare. Et, ça te peine aussi. Mais tu le comprends. Sauf qu’aujourd’hui, tu avais prévu de changer les choses. Ta discussion avec ta vieille amie t’avait convaincue sur un point. Et tu avais envie de le tenter, et ça même si la jeune femme en face de toi n’avais aucune envie d’en arriver là.

Le son de sa voix t’arrêtant te rassura. Elle ne voulait pas que tu partes et c’était une bonne chose à tes yeux, tu n’avais pas vraiment envie de partir non plus. Alors, tu l’observes un peu, et tu approches de quelques pas. Plusieurs, jusqu’à se trouver à son niveau.

Allez Alec, c’est elle qui a fait le plus dur dans tout ça, tu peux bien être courageux quelques minutes à ton tour. Et puis, sa phrase te surprend, tu clignes de l’œil, un faible sourire éclairant ton visage.

« Pourquoi ça ne pourrait pas l’être ? »

Tu te surprends tout seul au son de ta voix, tu ne t’attendais pas à ce que ça sorte si facilement. Tu as même levé ta main, laissant deux de tes doigts effleurer brièvement sa joue avant qu’elle ne retombe le long de ton corps. Tu finis finalement par la poser sur ta nuque, et tu inspires doucement.

« Je… Je ne peux pas te dire que je t’aime. »

Non, c’était au-delà de tes forces. Au-delà de ce que tu savais ou non ressentir. Tu ne connaissais pas l’amour. Tu ne l’avais jamais connu. Et elle le savait, vous en aviez parler suffisamment longuement le jour de vos retrouvailles. Tu n’avais jamais aimé et tu n’avais aucune idée de ce qui était déclencheur. Et si les mots de Jill tournaient dans ta tête, il y avait peut-être une simple peur pour laquelle ton cerveau prenait le pas sur ton cœur. Pour l’instant, tu ne savais pas. Et tu refusais de lui mentir.

« Mais je peux dire que je suis bien avec toi, et que si on est dans cette situation c’est que c’est différent. Je peux dire que je n’ai pas envie de te voir dans la tourmente dans laquelle je te mets, que j’ai juste envie de te voir rire, sourire, comme d’habitude. »

Nouvelle inspiration. Ton cœur te serre, te fais mal. Tu n’as aucune idée de pourquoi, mais tu sais que ça doit simplement. Tu déglutis un peu, inspire encore.

« Et qu’on peut, peut-être, se donner une chance… »

Et là encore, tu n’es même pas sûr de ce qu’elle répondra. Parce qu’elle, elle est sûre d’elle. Ça fait presque dix ans qu’elle t’aime d’après ce que tu as suivi. Et qu’elle attend peut-être plus de certitude. Mais tu lui as donné tous les éléments que tu as toi-même en ta possession. Et tu espères de tout cœur que ça ne brisera rien entre vous.
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Jeu 17 Jan - 0:13
ϟ ft. alec.

A quoi est-ce que tu t’attends, exactement, en disant un truc pareil ? Ouais. Karhlya, tu es probablement atrocement adorable, vue de l’extérieur. Mais franchement, maintenant que c’est dit, tu regrettes un peu. C’est comme ce baiser, au fond, peut-être que t’aurais pas dû. Le feu aux poudres. Le fameux déclencheur de ce joyeux bazar. Pratiquement dix ans, c’est long. C’est pratiquement la moitié de ta vie, c’est fou, non ? Tu l’aimes, depuis ce que tu sais plus où moins ce que signifie « être amoureuse » … Un souffle. Tu éludes sa question. Ce serait pousser les explications trop loin, ce serait en dire encore bien trop à propos de toi, de tes sentiments. Tu as déjà poussé les choses trop en avant. Tu sais qu’il faut que tu t’arrêtes, parce que tu vois, tu ne peux pas tout faire seule, même si ce serait probablement plus simple, beaucoup plus simple. Tu ne seras pas sereine. C’est tout. C’est tout ce qu’il a besoin de savoir pour le moment. Ouais … sauf que visiblement la discussion n’est pas finie.

Il s’est approché. Il est tout proche de toi … ses doigts sur ta joue. Tu t’attends presque à ce qu’il fasse au moins un demi pas vers toi. Juste un tout petit. Rien que ça. Mais non. C’est même une grande claque que tu prends, c’est violent, si violent que tu as ce mouvement de recul que tu ne contrôles pas. L’incompréhension. Et pourtant, tu fais cet effort, presque surhumain à ce stade, d’écouter jusqu’au bout tout ce qu’il a à te dire. Tu te mets à hocher la tête. Des oui, juste pour signifier que tu as compris. Compris dans le sens où tu as entendu ses mots, c’est tout. Ça s’arrête là. Tu baisses la tête, tu te mords l’intérieur de la joue. Tu prends quelques secondes avant de soupirer lourdement … A quoi il pense ? Dix ans. Un baiser. Un aveu, qui n’avait pas été simple à faire, absolument pas. Des jours, que tu te prenais la tête, que tu te posais mille questions. Que tu luttais contre ton caractère, ton tempérament, pour te contenir, pour lui laisser le temps, l’espace alors que tu ne comptais plus les fois où tu avais juste ressenti l’envie, le besoin même, de l’approcher, d’effacer la distance pour retrouver ses lèvres, ses bras. Tout ça. Pour ça. « On pourrait … » Ouais. Si tu avais la patience et la force d’accepter ça, et surtout, si tu étais certaine de pouvoir supporter un éventuel échec. Tu étais si sûre de tes sentiments, tu savais parfaitement que dans ces conditions, ça ne pouvait pas fonctionner. Non. Il fallait aussi que tu songes à te préserver, avant de craquer pour de bon. « Mais non. » Un pas en arrière, tu t’éloignes à nouveau. Voilà que tu le fuis. Tu ne veux pas de peut-être. C’est au-dessus de tes forces. C’est peut-être égoïste pour le coup, mais ce n’est pas ce que tu attends.

Tu fais quelques pas, tu avances vers la porte, tes mains viennent attraper ta cape. Celle du Bataillon. Franchement, pour faire ça, il aurait mieux fait de garder le silence qu’il avait adopter. Tu lui avais dit, non ? De ne rien dire. « Je suis désolée, mais je ne me lancerais pas là-dedans. Je suis pas assez forte pour ça. Je t’aime, Alec. Je sais pas trop si tu mesures ce que ça veut dire … mais sache que j’ai pas besoin d’endurer tes tests. J’ai choisi d’être patiente, mais je patiente pour des certitudes, pas des essais. » Tu ressers le tissu épais de ton vêtement, entre tes doigts, et puis tu soupires. « Si un jour tu es … sûr de toi, fais-moi signe, et là, on en parlera. Si c’est pas trop tard, du moins. » Tu es dure. Tu le sais. Peut-être que c’est toute la frustration accumulée qui ressors d’un coup. T’en sais rien. Ça sonnait pas aussi sévère avant que tu ne les dises pour de bon, ces mots. Et puis, tu lui tournes le dos, et tu ressors de la maison. Tu rejoins Mousse, contre lequel tu t’appuies pour respirer un grand coup … rien que pour respirer un instant et empêcher les larmes de couler à flot.
Karhlya Ainsley
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Alec C. Saddler
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Alec C. Saddler
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ft. : Date Masamune - Sangoku Basara
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Jeu 17 Jan - 14:02
Savoir donner, peu le savent, c'est le secret du bonheur.
Ton cœur s’est arrêté, tu en es certains. Tu ne sais pas si c’est ta proposition ou simplement la situation.

Tu n’es pas du genre à faire de grands discours inspirés, tu n’es pas du genre à laisser tes sentiments aller aussi facilement. Tu es trop rationnel, tu réfléchi trop. Mais aujourd’hui, tu avais voulu te mettre à nu, tu avais voulu lui offrir sur un plateau ta confiance et ton espoir.

Tu ne pouvais pas lui en vouloir cependant. Tu avais vu dans son regard au moment où ces mots quittaient tes lèvres que tu aurais mieux faire de te taire. Ton cœur se serra un peu plus. Tu la vois reculer, tu la vois se défaire. Et tu sais, avant même qu’elle n’ouvre la bouche que la réponse sera non. Tu ne peux pas le lui reprocher. Tu ne sais simplement pas quoi faire.  

Tu as voulu être honnête, lui dire exactement ce que tu avais dans le cœur, dans la tête. Parce que si elle est si sûre d’elle, si elle sait si bien où en sont ses propres sentiments, tu n’es pas capable d’en dire autant. Tu t’es peut-être mal exprimée, toujours est-il que le résultat est là : elle est blessée. Si blessée que ses mots sonnent les uns après les autres comme une claque reçue sur le nez.
Même ce « je t’aime » entendu pour la première fois et lancé au milieu des autres n’a pas la saveur qu’un tel mot devrait avoir.

Tu ne voulais pas que ça ressemble à un test. Tu ne voulais pas qu’elle se sente exactement de la manière dont elle se sentait à cet instant précis. Et tu n’as pas le temps de la retenir, pas le temps de t’excuser.

Tout ce que tu sais, c’est que ton corps, ta tête, ton cœur, tout est au bord de l’explosion. Que tu n’as jamais vécu ça de toute ta vie. Et ça te rend dingue. Tu te laisses tomber sur le rebord d’un siège alors que la porte claque derrière toi. Tu es sonné. Tu devrais aller à sa suite, ne pas la laisser partir comme ça. Mais pour lui dire quoi ? Que tu es désolé ? Tu estimes que ce doit être la pire des choses à lui dire à ce moment-là. Tu ne sais pas. Et tu ne bouges pas. Tu restes un long moment sans bouger, sans savoir quoi faire. Comme si le temps s’était figé. Mais non, les minutes s’écoulent lentement et tu fini par sortir de ta torpeur. Ton cœur te brûle toujours, le poids sur l’estomac n’a pas disparu. Tu aimerais te réveiller d’un enfer nouveau.

Alors tu retournes vers la chambre que tu as occupée. Tu ne peux pas lui imposer ta présence plus longtemps. Pas dans ces conditions, pas après ce que tu viens de faire. Mais tu ne peux pas non plus partir comme un voleur. Tu attrapes une feuille et tu t’installes au bureau, sous cette photo de vous si heureux des années plus tôt. Tu déglutis et tu commences. Tu ratures, tu déchires, tu recommences.

Karhlya,

Je ne sais même pas comment commencer cette lettre.
Je vais partir. Partir parce que je ne supporterais pas de voir la tristesse que j’ai peint sur ton visage dès que je croiserais ton regard. C’est égoïste, je ne le sais que trop bien. Mais dans un sens, je pense que tu n’as pas besoin de te retrouver face à moi tous les jours dans ces conditions. J’irais à la caserne du bataillon e temps de me remettre de mes blessures. Je dois bien pouvoir y trouver un coin pour m’y reposer.

Je n’ai pas envie de m’excuser pour t’avoir dit ce que j’avais sur le cœur, parce que je pensais chaque mot qui a quitté mes lèvres. Maladroitement, certes. Néanmoins, je m’excuse de t’avoir fait tant de peine. Je ne sais pas m’exprimer correctement. J’allais te dire que j’étais plus débrouillard à l’écrit mais, cette fois-ci je ne suis même pas sûre que ce soit le cas. Décidemment, quand c’est lié à toi, ça chamboule tout dans ma vie.

Je ne sais pas ce que je ressens, c’est ce que je voulais dire au départ. Je ne peux pas dire que je t’aime, je ne peux pas dire que je ne t’aime pas. Ce n’est pas mieux pour toi, et je suis désolé. Je pensais tout ce que je t’ai dit. Ta présence m’est salutaire et ton sourire est précieux pour moi. Je suis paisible lorsque tu es dans les parages parce que je sais que tout ira bien. Je t’admire beaucoup, tu le sais peut-être. Tu as plus de force et de courage que je n’en n’aurais jamais.

Tu m’as demandé si je mesurais ce qu’aimer voulait dire. Je le mesure, oui. Et c’est peut-être pour ça que je n’aurais rien dû te dire. Mais au fond, j’estimais que tu avais le droit de savoir. Et puis, j’avais cette impression de te perdre qui me déchirait le cœur. C’était idiot, mais tu le sais depuis le temps, c’est mon troisième prénom.

Je serais toujours là pour toi, Ka. Toujours. Tu as une place particulière dans mon cœur et la tendance ne s’inversera jamais. Je ne sais pas si tu auras encore envie de me voir après ça alors, je te laisse la discrétion de le faire ou non. Mais, je serais toujours heureux de te voir.

Je m’arrête sur des remerciements. Je te remercie, de ton amitié, de ton hospitalité, et de ces moments passés ensemble. Tu as été merveilleuse et je n’en méritais pas tant. N’hésite pas à venir me voir si tu as besoin de moi lorsque tu seras de passage à Sina, ou même ailleurs.

Je t’embrasse,
Alec.

Ton écriture est tremblante mais tu n’as pas le cœur de recommencer. Tu entends la porte s’ouvrir. Tu ne sais depuis combien de temps tu es là mais tu ne peux pas traîner. Tu ramasses rapidement tes affaires et tu retournes au salon, tu ramènes la cape dans la chambre et la plie délicatement sur le lit. Tu poses la lettre dessus et tu quittes la pièce le cœur lourd. Tu laisses tes affaires dans l’entrée et tu attrapes le cadeau pour sa mère. Tu la remercies chaleureusement pour tout mais tu dois partir. Tu lui dis qu’elle ne doit pas hésiter à faire appel à toi si elle a le moindre besoin, tu seras toujours là pour leur donner un coup de main le cas échéant.

Tu récupéras tes affaires et quitta finalement la maison, le cœur lourd.
Tu sais que tu vas éviter Jill aussi. Parce que tu n’es pas sûre qu’elle ne te tape pas dessus face à tant de stupidité.
Alec C. Saddler
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