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I - Récemment, plusieurs meurtres ont eu lieu dans l'enceinte du mur Maria. Des témoins disent avoir entendu le son d'une flûte quelques minutes avant l'agression. Coïncidence?
II - En voilà de biens beaux poèmes qui filent dans les recueils et les journaux du mur Sina. Il se dit au détour des ruelles que le nom du poète est inconnu, mais que ses sonnets renferment plus de messages qu'ils ne veulent bien laisser le croire.
III - Il parait qu'un restaurant du mur Rose fait des repas à -50% pour les membres du bataillon... Info ou intox ? L'offre semble néanmoins limitée dans le temps...
IV - On raconte que la Garnison a mis les bouchées doubles pour nettoyer et réparer l'armement des murs des districts de Maria.
V - Il paraît que les soirs de pleine lune, dans l'une des ruelles de Trost, on peut entendre les sanglots d'une femme. Mais lorsqu'on tourne dans la rue pour la rejoindre, ils cessent et la rue est déserte.
VI - Il se dit que des bruits très suspects auraient été entendus dans une vieille maison à l'abandon, du côté de Stohess. Certaines rumeurs disent que la famille qui vivait là a été sauvagement assassinée il y a plusieurs années et qu'ils hanteraient encore les lieux ...
Le cœur au bord des lèvres - Hannah Highwind & Béryl Exshaw
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Le cœur au bord des lèvres - Hannah Highwind & Béryl Exshaw
Béryl Exshaw
༄ wings of freedom
Béryl Exshaw
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ft. : Matsuura Kanan
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Ven 14 Déc - 2:21
Le coeur au bord des lèvres

souffle difficile.

douloureux.


Béryl ouvrit les yeux en grand, elle essaya de prendre de l'air, mais c'était comme si on lui enfonçait un couteau dans les côtes. Elle y parvint, inspirant avec le nez, expirant avec la bouche, silencieusement.

les côtes.

Elle sentait qu'elle portait encore ses vêtements légèrement ensanglantés, elle n'avait pas non plus retiré son harnais. "Putain j'ai mal." Elle tentait d'en approcher sa main. De l'endroit. Elle touche. Aïe encore. C'est chaud, et dur. Elle ne comprenais pas vraiment. La douleur lui donnait des nausées, elle était à deux doigts de vomir. Chaque inspiration, chaque mouvement de sa cage thoracique la faisait souffrir.

pourquoi ?

Ah oui. La taverne. Béryl adore cette taverne. L'ambiance, l'alcool. C'était réconfortant, de voir toute cette vie, de voir parfois l'envie de vivre, la joie. Pour certains ce n'était pas grand-chose, mais la jeune femme en était friande. Elle aimait observer les gens, entendre leurs petites histoires et les écouter rire aux éclats. " C'est pour ça que je me bats." Parfois ce n'était pas aussi joyeux, mais elle pensait que, sans malheurs, il n'y a pas de bonheurs. Ca faisait partie de la vie, et c'était tout aussi magnifique à voir.
Mais hier soir, elle avait entendu des mots de trop.

"Bons à rien"

"Incapables"


Elle avait eu l'oreille curieuse, trop peut-être. Ils parlaient du bataillon. Ils ne comprenaient pas. Ils crachaient leur venin sans le moindre scrupule. C'était eux, les bons à rien, qui restaient bien assis tranquillement, au chaud, dans les murs. "Qu'ils crèvent tous, au moins ça sera un budget de moins à gérer". Ces trois grands gaillards, poltrons et pochtrons, oh oui elle s'en était approché, oh oui, elle avait collé un sacré coup de poing dans la gueule du premier, le regard gris et flamboyant. Son sang n'avait fait qu'un tour. Elle ne se souvient même plus de leurs visages, elle se souvient en avoir couché un avant que les deux autres ne l'attrapent, et qu'elle riposte, se dégagant de leur poigne. Elle ne pleurait pas non. Elle ne criait pas non plus. Elle frappait, avec le seul bruit des coups. Peut-être a-t-elle entendu des os brisés. La rage lui noyait les yeux. Elle voyait rouge. Comment, juste comment pouvaient-ils manquer à ce point-là de respect ? Comment pouvaient-t-ils oser parler de la sorte, cracher sur les soldats qui ne sont jamais revenu, parce qu'ils ont été bouffés, ou pire ?

Comment pouvaient-ils faire preuve d'aussi peu d'humanité alors qu'elle, elle se battait pour sa survie ?

Elle se souvient de la rage. Elle se souvient des coups de pieds, alors qu'elle était flan contre sol. Ils l'avaient choppé et embarqué hors de cet endroit qu'elle affectionnait. Elle se souvient protéger son visage et son crâne de ses bras.  L'alcool lui brûlait les veines, elle encaissait encaissait encaissait. L'adrénaline lui bouchait les oreilles.

"Enfoirés enfoirés enfoirés."

Elle a encore envie de vomir le matin suivant. Les événements de la veille lui étaient revenu en mémoire. Elle espérait, dans sa douleur, que les gars avaient appris la leçon.

Elle se redressa sur ses draps quand le jour pointa. Elle ne supportait pas la douleur, elle ne se supportait pas. Elle éclipsa une larme d'un rapide revers de main. " ok, là, ça peut être grave."

Elle se leva, timidement, de peur d'accentuer la douleur. Elle s'éclipsa, sans répondre aux interrogations de ses congénères. Elle marchait le dos vouté, comme une grand-mère qui porterait le poids de ses années. Elle se dirigeait vers la sortie, empruntant le chemin le plus discret pour aller vers le centre de soins.

vite, vite.

Elle prenait de petites inspirations et en arrivant, toquait doucement. Elle n'attendit pas qu'on lui réponde et entra directement.

Béryl avait peur, vraiment. Ses jambes qui flageolaient, la boule au ventre, elle sentait encore l'effet de l'alcool. "Et si c'était grave ?"

Elle sentait que sa voix allait trembler. Elle gardait sa main sur sa côte comment pour la cacher d'un éventuel assaut, cherchant du regard quelqu'un, impatiemment.

Lorsqu'on souffre et qu'on a peur pendant aussi longtemps, la peur et la douleur se transforment en haine... et la haine commence à changer le monde.
Pando
Béryl Exshaw
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Ven 14 Déc - 21:45
Comme c'était le cas la majorité du temps, je m'étais levée tôt pour recevoir mes compatriotes du bataillon d'exploration dès que le soleil pointait le bout de son nez. Je me faisais bien sûr un devoir de recevoir le plus de gens possible et de traiter tous leurs petits bobos, un bon état de santé faisant souvent toute la différence une fois dehors. Un point de côté ou une douleur inattendue au mauvais moment pouvait retarder une réaction ou affaiblir un coup porté à un Titan et représenter littéralement la différence entre la vie et la mort. Je venais tout juste de donner un peu de gingembre à un soldat, lui conseillant d'en mettre dans sa tisane, pour contrer un mal de gorge naissant. Vraiment rien de grave, mais je veillais au grain. Lorsqu'il partit, je m'autorisai un soupir de soulagement, laissant mon regard vagabonder quelques instants par la fenêtre tout en faisant rouler mes épaules. Je me demandais bien ce que la journée me réservait, loin de m'imaginer ce qui allait bientôt débouler sur le pas de ma porte.

J'entendis les cognements, pensant d'abord qu'il s'agissait d'une prochaine consultation de routine. Il était rare que j'ais autre chose à gérer que cela à dire vrai donc, forcément. Replaçant sommairement ma frange blonde, c'est sans regarder que je lançai une réponse.

« Entrez, je n'ai personne d'autre. »

Autant dire que mon attitude changea du tout au tout lorsque mon regard se posa sur ma nouvelle patiente. Elle semblait en très mauvais état, une main posée sur le côté de son abdomen et son vêtement taché de sang. Je m'empressai de quitter mon siège pour aller lui offrir mon assistance, la guidant vers un lit pour qu'elle puisse s'y asseoir ou même s'y allonger, selon ce qui était le plus confortable pour elle.

« Doucement. Doucement. Ça va aller maintenant, je suis là. »

Inquiète, je me dépêchai de fermer le rideau pour nous offrir un peu d'intimité, au cas où quelqu'un d'autre entrerait dans le centre de soins pendant que je m'occupais de traiter ses blessures.

« Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Béryl... tu pues l'alcool. »
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Béryl Exshaw
༄ wings of freedom
Béryl Exshaw
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ft. : Matsuura Kanan
Pts : 479
Sam 15 Déc - 21:47
Le coeur au bord des lèvres
heureusement

Il y avait quelqu’un dans la pièce, et c’était comme si un poids déjà se retirait des épaules de Béryl. Elle expira, un peu trop fort. A la fois soulagée mais aussi… comment lui avait-elle parlé ? Elle glissa un petit « Dis que je te fais chier aussi » quasiment inaudible avant d’esquisser un sourire – vraiment qu’esquisser.

« J’dois vraiment pas avoir l’air de miss bataillon » se dit-elle quand Hannah réagit vivement, venant la soulever et la guider vers un lit correctement fait. Etrangement, les mots qui sortaient de la bouche de la blonde réconfortaient vaguement Béryl. Elle savait que les mots étaient d’une gentillesse sans pareille, mais comment pouvait-elle savoir que ça allait aller ? comment pouvait-elle savoir si elle n’allait pas crever -merdiquement dans les heures qui suivaient, ou pire, qu’elle devrait retourner chez ses parents ?

Elle garda une position assise, essayant de se donner un peu plus de courage, bien que le mouvement de sa cage thoracique lui provoquât dans une musique crescendo la même douleur. Elle détailla le sol alors que le son du mouvement du rideau résonnât dans ça tête. « Ça va pas du tout. »

Béryl releva les yeux quand Hannah posa sa question.

nouveau sourire

« Pour faire simple, j’ai fait ravaler ses mots à un sombre connard. »

Évidemment, elle ne parlerait pas de l’alcool. L’odeur expliquait d’elle-même. Elle préféra changer de sujet rapidement.

« J’ai… j’ai vraiment mal sur le côté. Je n’sais pas ce que j’ai, j’n’ai pas regardé. Je me souviens avoir craché du sang. »

Le silence s’installa après ces quelques mots. Béryl ne comptait pas en dire plus, excepté si la doc avait besoin de plus d’indication pour son traitement.

En signe d’accord à l’auscultation, elle retira sa main de son côté, et essaya de se redresser un peu. Une moche grimace passa sur son joli minois quand elle se contorsionna pour retirer sa veste, laissant ses bras couverts d’ecchymoses à la vue de la Doc. A vrai dire, Béryl ne les avait pas vu non plus, et c’est avec un regard de supplication qu’elle planta ses yeux dans ceux de Hannah.

au diable la force.

« Je ne sais pas… je n’sais pas tout ce que j’ai. »
Lorsqu'on souffre et qu'on a peur pendant aussi longtemps, la peur et la douleur se transforment en haine... et la haine commence à changer le monde.
Pando
Béryl Exshaw
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