L’entrée dans la taverne se fait sans heurt. Tu fais signe à la patronne qui hausse un sourcil, semblant surprise de vous trouver tous deux ensembles. Tu n’es généralement pas accompagné lorsque tu viens ici, tu te mets dans un petit coin et tu t’enfermes dans ton univers quelques heures avant de rejoindre ton appartement. Alors, elle n’est pas habituée. D’autant plus à te voir avec une jeune femme.

« En tout cas, je vous souhaite d’être très heureux, Mademoiselle Ashlynn. Je suis persuadé que vous le méritez. »

Après tout, elle était une femme d’ordre. Une de celle qui vous protégeaient tous au sein de ces murs. Tu n’avais pas vraiment d’attrais pour l’armée, tu les admirais mais tu n’en savais pas plus quant aux différentes sections. On avait vaguement tenté de te les apprendre mais, tu n’avais pas cherché plus loin. Alors, pour toi, ils ont tous autant de mérite les uns que les autres.

« Mon poison… ? Vous trouvez les boissons si horribles ici ? Je les trouve plutôt agréable pour ma part. Mais je vais prendre un café au lait. Et une tartine de confiture à la mûre maison ! »

Parce que mine de rien, tu commençais à avoir un petit creux.

Son rire te sorti de ta contemplation. Tu ne t’étais pas rendu compte de ce que tu avais dis et, tes jours s’empourprèrent lorsqu’elle t’expliqua le sens de sa phrase. Tu baissas les yeux, un peu gêné, et ramena une mèche derrière ton oreille.

« Mes excuses, cette expression m’était inconnue. Je ne bois pas vraiment d’alcool… »

Tu n’aimais pas vraiment le côté âpre de ces boissons ni même l’ivresse qu’elles apportaient en règle générale. Tu te sentais idiot, vraiment. Mais ça n’était pas de la faute de la jeune femme qui t’accompagnais, tu ne pouvais t’en prendre qu’à toi-même. Tu redressas le nez lorsqu’elle évoqua la soirée tout en hochant quelque peu la tête.

« En effet, vous pouvez être fière de vous ! »

Et puis, cette soirée apportait de nouvelle rencontre, pour toi comme pour elle, elle était forcément productive.

Tu te sens un peu bête, d’avoir ôter ce sourire des lèvres de la demoiselle. Décidemment, tu n’es pas très agile ce soir. Enfin, d’habitude non plus. Tu n’es pas la personne la plus sociable de l’unviers. Non pas que tu n’aimes pas les gens, au contraire, tu as un profond amour de l’humanité. Mais, tu n’es généralement pas sur la même longueur d’onde. Et ça t’ennuie, parfois. Comme ce soir, où tu avais pourtant cette impression d’être tout à fait en harmonie avec Ashlynn alors que, finalement, pas tant que ça.

Tu lui offres un sourire lorsqu’elle complimente – c’est une sorte de compliment, non ? – le fait que tu ne boives pas réellement d’alcool. Tu t’autorises parfois une coupe de champagne, lors de grandes occasions, mais guère plus d’une.

« Vous n’aimez pas ça non plus ? »

Tu essaies de continuer à parler, au fond. Tu n’as pas envie qu’un silence gênant s’installe entre vous à cause de ta maladresse. Bien que, le soldat qui te fait face ne semble pas encore à cour de discussion.
Tu réfléchi un instant à sa remarque avant d’hausser doucement les épaules, sans trop savoir réellement de quoi elle parle.

« Je dois bien avouer que je ne saurais vous dire que « je vois »… J’aime les journées paisibles qui me permettent de flâner le long des rues de cette belle ville. Je ne suis pas réellement sûr de savoir ce que l’adrénaline peut nous faire faire mais… Je dois bien être honnête, je serais curieux d’essayer de laisser cette toxine m’envahir. »

Après tout, sortir quelque peu de sa zone de confort ne peut pas faire de mal, de temps à autre, n’est-ce pas ?

Tu l’observes avec un sourire doux. Tu es content de savoir que tu n’es pas le seul à ne pas être porté sur la boisson. Tu as toujours étonné lorsque tu disais que tu n’aimais pas l’alcool, on t’a toujours poussé à en boire. Mais, tu n’as jamais eu besoin de ça pour être un peu dans ton univers.  Alors, ça ne t’a jamais manqué.

« Vous êtes quelqu’un de raisonnable, Mademoiselle Ashlynn. C’est une belle qualité. »

Tous n’étaient pas capable de s’arrêter comme elle et préféraient se laisser aller dans les affres de l’alcool. Alors, ça ne pouvait être que positif de ton point de vue.

Puis, la conversation dériva sur l’adrénaline. Tu devais bien avouer qu’au fond, ça t’intriguait. Par conscience professionnelle pour simplement pas curiosité. Tu avais cette envie naissante d’explorer, de sortir un peu d’une zone de confort bien rodée. Mais, tu l’aimais cette routine qui te faisait te lever aux mêmes heures, faire le tour d’allumage toujours dans le même sens. Qui te faisait t’échouer dans cette taverne un jour sur deux et toutes les nuits.

« Je… Je me débrouille, je crois. Ça fait longtemps que je ne suis pas monté à cheval. »

Après tout, Sirius était bon pour tirer une charrette mais, pour le reste…

« Et puis, je n’ai jamais réellement quitté le mur Sina… »

Tu baisses un peu les yeux et tu attrapes l’une de tes mèches de cheveux, sur le devant, la triturant quelques secondes avec tes doigts. Tu te sens un peu bête, encore. Mais au fond, tu ne devrais pas. Tu le sais.
Et puis. Sa proposition sonne et tu lèves un regard brillant, scintillant vers elle. Tes lèvres se sont étirées en un sourire franc, presque heureux. Aller chevaucher avec quelqu’un était plus attrayant à tes yeux. Et ça te donnait l’occasion. Celle qui te manquait.

« Avec plaisir ! »

Tu es sur un petit nuage. Tu ne t’attendais pas vraiment à ce qu’elle t’offre cette possibilité. Tu es quelqu’un d’assez réservé mais qui n’ose pas prendre de risque aussi. Et, aller chevaucher au grand air en compagnie de quelqu’un qui n’en n’a pas peur et qui maîtrise le sujet est une merveilleuse opportunité pour toi.

« C’est très gentil de votre part, j’accepte avec plaisir si ça ne pose pas de problèmes. »

Tu sembles finalement reporter ton regard vers l’extérieur. Tu laisses tes pensées s’échapper quelques secondes, quelques minutes, alors que tu entoures de tes doigts la tasse de café au lait. Tu es ailleurs, le temps de quelques instants. Et puis, tu finis par plonger ton regard au fond des grands yeux de la jeune femme.

« De quel signe astrologique êtes-vous, Mademoiselle Ashlynn ? »

Tu attrapes finalement les sachets de sucre disposés sur la table et en verse trois entiers dans ton café au lait. Tu ne supportes pas l’amertume du café alors tu la dissimule derrière la douceur du sucre. Tu te doutes que ce n’est pas très bon pour ta santé mais, au fond, tu ne manges pas grand-chose alors, autant te faire plaisir.

Tu te saisi délicatement de ta tartine et vient croquer délicatement dedans, laissant cependant une trace de confiture sur ta joue. Tu ne t’en rends pas compte et glisse finalement tes lèvres dans le breuvage. Tu souris en l’entendant répondre et hoche un peu la tête.

« Vous êtes une passionnée, alors. Je ne vous connais que peu néanmoins, ça ne m’étonne guère. »

Un sourire ponctue ta phrase alors que tu reposes la tasse sur la table.

« Je suis verseau ascendant poisson ! Je ne suis pas sûr que ça me corresponde parfaitement, mais je m’y retrouve quand même. Ce qui est positif, c’est que nous parviendrons en théorie à nous entendre ! »

Tu t’y connaissais un peu en astrologie, tu aimais cette science un peu surprenante.

Tu ne caches pas ta surprise parce que tu as généralement l’habitude qu’on te réponde d’un air dédaigneux. D’autant lorsque ce genre de question sort de nulle part comme c’est le cas ici. Puis, tu la vois approcher un peu et cligne des yeux, surpris. Tu ne t’étais pas rendu compte que tu t’en étais mis partout. Un rire maladroit quitte tes lèvres.

« Merci. Désolé je dois vous donner une piètre opinion de mes manières, je mange comme un cochon… »

Tu as pourtant de meilleures habitudes, mais tu ne peux t’empêcher de t’en mettre partout avec ce genre de repas. Tu n’allais pas manger une tartine au couteau et à la fourchette quand même !
Tu hoches la tête pour confirmer ses dires. Si tu sais que les caractéristiques des signes tombent généralement bien, tu n’es pas sûr à 100% qu’ils puissent définir les relations sociales. Néanmoins, tu dois bien avouer que ça t’intéresse tout de même.

Puis, tu clignes un peu des yeux. Tu manges doucement et ne bois pas très vite. Mais elle doit déjà partir. Tu hoches la tête avec un sourire lorsqu’elle te donne rendez-vous.

« Je le ferais, c’est promis. Je ne voudrais pas vous retenir plus longtemps. »

Tu te lèves alors pour la saluer, tu vas rester ici encore un peu alors tu peux au moins la saluer convenablement lorsqu’elle quittera les lieux.