Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis le Festival de la nouvelle année. En rentrant à Mitras, tes parents t'avaient enfermée dans ta chambre. Interdiction de sortir. Tu avais même mérité une bonne gifle de la part de ton paternel. Quelle honte. Tu étais restée dans cette pièce durant plusieurs jours, perdue dans tes pensées. Tu repensais souvent à cet évènement. Aux bons et aux mauvais moments. Tu étais heureuse d'être sortie. Heureusement d'avoir découvert le monde en dehors de Sina et, surtout, d'avoir rencontré ce soldat de la Garnison. Sauf que tout avait déraillé. L'explosion. Les titans. Tous ces morts. Tu en faisais, d'ailleurs, des cauchemars la nuit.

Et tu avais finalement pris ton courage. Tu t'étais enfuie par la fenêtre. Tu avais fugué la maison familiale en direction de Chlorba. Tu désirais retrouver Ezra. Sauf que tu ignorais où il était. Où il avait été transféré. Tu te disais qu'il était peut-être dans ce district situé dans la ligne d'Odelia. Tu priais pour qu'il soit là. À vrai dire, tu ne l'avais pas encore remercié comme il se doit. Tu espérais simplement ne pas faire tout ce chemin pour rien. S'il n'y était pas, alors tu irais voir les autres districts. Tant que tu ne retournais pas à la maison. Rester assise à ne rien faire ne faisait qu'empirer les choses. Et cela, tes parents ne le comprendraient jamais. Ils ne te comprendraient jamais.

Tu avais longuement voyagé afin d'arriver à Chlorba et la première chose que tu fis fut de te rendre au QG de la Garnison. Dans tes mains, tu tenais un mouchoir que tu avais brodé durant ton emprisonnement. Tu interpellas un soldat pour obtenir des renseignements. « Pardonnez-moi, est-ce qu'il y a un soldat prénommé Ezra ici? »

À peine poses-tu la question qu'une fois retentit. Tu l'aperçois alors du coin de l'oeil et, rougissant faiblement, tu caches tes mains dans ton dos. Tu lui souris, un peu gênée. Ezra était bien là. Tu n'avais pas fait tout ce chemin pour rien. « À vrai, je suis venue ici en espérant te... te voir... » Tu te sentais un peu ridicule comme cela. Tu ressemblais à une gamine, avec tes mains dans le dos et ta moue gênée. « As-tu un peu de temps à m'accorder? » demandas-tu en regardant dans la direction où il provenait. Tu voyais des boîtes et d'autres hommes qui déchargeaient celle-ci. Tu présumais donc qu'il était en train de les aider lorsqu'il t'aperçu.

Tu étais habillée simplement afin de passer plus inaperçu cette fois-ci. Tu avais troqué ta robe pour une chemise blanche simple et une jupe verte. Tes souliers, pour des bottes hautes. Même ton chignon savamment fait avait été défaite pour laisser tes cheveux blonds attachés seulement en une queue de cheval. Tu ressemblais à une fille ordinaire et non pas de la haute société. À vrai dire, tu aimais cela. « Est-ce que tu vas mieux? » Tu plongeas finalement ton regard dans le sien, un léger sourire sur ton visage.

Tu t'éloignas avec lui afin de dégager la voie et permettre aux autres soldats de travailler. Et il te rassura. Il allait bien, ce n'était rien de grave après tout. Oui, tu t'en doutais, mais... voilà. Quand tu apprécies quelqu'un, tu t'inquiétais plus facilement. C'était plus fort que toi. Il te demande alors si toi, tu vas bien. Si tu avais pu rentrer chez toi. Ton sourire disparaît et tu dévies le regard. « Je... Je suis rentrée, oui, mais... mes parents m'ont enfermée sans possibilité de sortir. » Et s'il comprenait bien, cela signifiait que tu t'étais enfuie. Tu commençais à te rebeller, dis donc! Pourtant, tu ne faisais qu'écouter les conseils d'une jeune femme. Il était temps, pour toi, de voler de tes propres ailes. « Je vais bien. Enfin, si on oublie que je suis un peu fatiguée. » Après tout, avec ces cauchemars, tu ne dormais plus aussi bien qu'avant. En plus de toute cette route que tu avais fait pour rejoindre Chlorba.

« En fait, je suis venue pour te remercier pour l'autre jour. » Tu essaies d'oublier tes parents et ton manque de sommeil pour lui tendre alors le mouchoir que tu cachais dans ton dos. Il était en soie bleu ciel et, dessus, tu y avais brodé une branche fleurie et un oiseau. Ce n'était pas très viril. Tu en avais conscience, mais tu y avais ajouté un E, pour son prénom. « Ce n'est pas grand-chose, mais comme c'est tout ce que je sais faire... »

Tu n'étais pas certaine qu'il aimerait. Après tout, tu connaissais à peine Ezra. Et tu savais encore moins quels étaient ces goûts. Tu devais avouer que tu étais un peu nerveuse en le lui tendant, mais à ton grand soulagement, il déclara que c'était magnifique. Tes lèvres s'étirèrent dans un délicat sourire en le voyant plier le tissu et le glisser dans une poche de sa veste. « Je suis contente si tu l'aimes. » Tu avais travaillé longtemps pour le réaliser. Et tu avais recommencé souvent aussi. C'était la première fois que tu recommençais aussi souvent. C'était comme si tout ce que tu faisais n'était pas satisfaisant ni à ton goût pour le lui donner.

Il attrapa soudainement ta main et t'entraîna à l'intérieur du QG sans te dire quoi que ce soit. Tu lui faisais confiance, alors tu te laissais faire. Vous montiez à l'étage et il te guida dans une petite pièce qui servait de chambre. Il t'invite à entrer, ce que tu fis, mais tu t'arrêtas une fois que tu eus traversée la porte. Ezra l'emmenait dans sa chambre. Et c'était la première fois que tu mettais les pieds dans la chambre d'un homme. C'était normal, pour toi, de te figer. Il s'excusa, essayant de s'expliquer. Tu te rends compte alors qu'il désirait seulement que tu puisses te reposer, et discuter avec toi en toute tranquillité. Ton corps se détend et tu lui souris. « Ce n'est rien. Et puis, tu as raison. Nous serons plus tranquilles. » Tu t'avances finalement pour venir t'asseoir sur le bord du lit. Tes pupilles observèrent la pièce, quelques instants, avant de se poser sur le soldat. « Et pour répondre à ta question, oui, je me suis enfuie... Mes parents sont très contrôlant. Ils veulent dicter ma vie, mais ce n'est pas ce que je veux. » Tu tournas la tête vers la fenêtre pour contempler le ciel. Une pointe de tristesse orne ton regard, mais ton sourire ne quittait pas tes lèvres. Tu étais toujours ainsi. Tu souriais, peu importe ce que tu ressentais - enfin, quand tu ne te retrouves pas avec des titans. « Juste pour te dire, avant mes douze ans, je n'avais jamais mis les pieds à l'extérieur de notre demeure. »

Tes parents avaient le don de te pourrir la vie. Sois belle, obéissante et tais-toi. C'était tout ce qu'ils te disaient. De l'amour? Tu n'en avais pas tellement reçu de leur part. Sauf qu'au moins, tu avais la chance de les avoir. Ezra, lui, s'en souvenait à peine. À l'entente de ses paroles, tu tournes la tête dans sa direction et tu te rendis compte que cela ne servait à rien de te plaindre. Plusieurs personnes avaient perdu leurs parents. Ils n'avaient pas eu la vie facile contrairement à toi. Il vient prendre alors ta main dans la sienne et la presse légèrement. Puis, il te rassura. Tu pouvais rester autant que tu le souhaitais. Ici, personne ne t'empêcherait de faire quoi que ce soit. Et ton sourire s'élargit. Plus radieux. Plus sincère. « Merci, Ezra. »  Avec lui, tu avais l'impression de pouvoir être toi-même, de ne pas avoir besoin de te forcer. Et cela, ça te faisait du bien. « À vrai dire, il y a tellement de choses que j'aimerais faire! » déclaras-tu en te laissant tomber vers l'arrière, atterrissant ainsi sur le lit. Les bras écartés, tu fixas le plafond. « Apprendre à monter à cheval par exemple! Ou à cuisiner. Ou être juste moi. Simplement moi, sans ces règles d'étiquette. »

Une idée te traversa soudainement l'esprit. Et tu te redressas tout aussi soudainement. Tes yeux pétillant se posèrent sur Ezra. « Tu voudrais bien m'apprendre à monter à cheval un jour? » Tu lui posais cette question sans même lui demander s'il le savait! Mais tu te disais que, comme il était soldat, cela devait faire partie de leur formation, non?

Il sourit. Et il accepta ta demande. Vous iriez aux écuries une fois que tu te seras reposée si tu le désirais et il t'apprendra. Ce n'était pas compliqué, disait-il. Tu hochais la tête, plus que ravie. Tu allais pouvoir réaliser l'un de tes rêves, apprendre à monter à cheval! Tu appréciais ces bêtes. Tu les trouvais même majestueuses et puissantes. Ce fut ensuite à son tour de se laisser tomber sur le lit et tu le regardas. Il te l'avait dit, après tout, que vous feriez tout ce que tu voudrais. Oui, tu te souvenais de ses paroles. Comment oublier? « Oui, c'est vrai. Je m'en souviens. »

Tu tiras alors sur le ruban noir qui maintenait tes cheveux blonds en queue de cheval, et ceux-ci tombèrent en cascade dans ton dos. Puis, tu te rallongeas à ses côtés. Ce sera plus agréable ainsi. « J'ai déjà hâte d'y être! J'ai toujours voulu apprendre. Un jour, on pourra faire une course et tu verras, je gagnerai! L'élève dépassera le maître! » Et un rire cristallin s'échappa de tes lèvres. Tu étais heureuse. Et soulagée. Tu te sentais bien ici, dans cette petite pièce, avec lui. Tu pouvais être toi-même. Tu pouvais faire ce que tu voulais, et, surtout, tu étais en bonne compagnie. Il te traitait normalement malgré ton statut. Cela faisait du bien. Doucement, tu fermas les yeux, mais ton sourire ne quittait pas ton visage.

Les yeux fermés, tu ne bougeais pas. Et tu ignorais donc ce qui se passait. Ce que Ezra faisait. Il t'observait. Mais ce qu'il disait te faisait sourire. Peut-être que tu étais naturellement douée. Tu l'ignorais. Il allait falloir commencer les cours pour le découvrir. Tu sens alors sa main t'effleurer, ce qui te fait ouvrir les yeux. Doucement, tu tournes la tête vers lui et tu le vois. Il s'était complètement tourné vers toi et ses yeux ne semblaient pas te quitter. Tes joues prirent une belle teinte rosée alors qu'il murmure ses mots. Belle? Tu étais belle à ses yeux? Aussitôt, tu devins gênée. Il est si proche. Dans cette position, c'est gênant. Alors, tu te redresses. Tu t'assis sur le lit, les mains posées sur tes joues pour cacher tes rougeurs. Tu le sais. Tu le sens. Tu as chaud aussi. Personne ne t'avait complimenté aussi sincèrement. C'était pourtant simple. Juste quelques mots. Sauf que tu te doutais que cela venait du coeur. Les autres personnes qui te complimentaient le faisaient uniquement pour leur propre intérêt. Pour se rapprocher de ta famille. « J-Je... M-Merci... » Tu murmuras à peine ses mots. Tu ignorais même si tu devais le remercier pour ces mots. Tu es décidément trop adorable.

Tu étais complètement gênée. Tu n'osais même pas le regarder de nouveau. Tu le savais, ton visage devait être rouge. Et encore plus au moment où il effleura ta peau, juste là, au niveau de ton cou. Tu l'avais senti bouger dans ton dos. Tu savais qu'il se levait, mais... tu ne pensais pas à cela. Tu ne pensais pas qu'il te toucherait à nouveau. Tu te figes, mais tu ne peux pas empêcher un frisson de parcourir ton corps lorsque tu sentis sa main. Ton coeur bat la chamade. Tu ne sais pas quoi faire. Ni quoi dire. « Ezra... » Ce fut tout ce qui parvint à sortir de tes lèvres.

À vrai dire, ses paroles te perturbent. Tu ne savais pas si tu voulais qu'il arrête. Tu ne savais pas non plus ce qu'il voulait faire. Tes mains avaient quitté ton visage pour se poser sur tes cuisses. Tu jouais nerveusement avec le bas de ta jupe. « Ezra, j-je... je n'ai jamais... » Jamais embrassé qui que ce soit. Jamais été aussi proche d'un homme. Et jamais on ne t'avait touché. Tu n'avais pas besoin d'en ajouter, il comprendrait. Du moins, tu l'espérais.

Il continua de caresser ta peau. Tu frissonnas à nouveau. Ton corps refusait de bouger. À vrai dire, tu ne savais même pas quoi faire. Tu essayas alors de lui expliquer, mais il souffla doucement contre ton oreille. Ne dis plus rien. Tu n'avais pas besoin de le lui dire. Il le savait. Il s'en doutait. C'était bien trop évident. Et ses lèvres se posèrent sur ton cou. Puis, tout s'enchaîne. Avec ses doigts, il te fit tourner la tête et ses lèvres se posèrent désormais sur tes lèvres. Ce baiser était doux et délicat. Ton premier baiser. Ezra venait de te voler ton premier baiser. Sauf que tu fermas les yeux, tu te laissas faire. Il ne te forçait pas, loin de là. Ici, tu pouvais être toi-même. Et la Ismey qui était présente avait des sentiments pour cet homme. Quel genre de sentiments? Tu l'ignorais. Tu n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.

Après quelques secondes, il s'écarte et te dévoile qu'il en avait envie. Tellement envie. Au point qu'il regrettait de ne pas l'avoir fait. Tes yeux s'ouvrent et ton regard plonge dans le sien. Tu te retournes légèrement, mais volontairement, vers lui. Tes pupilles semblent briller. Pétiller. Ici, tu pouvais oublier tes parents et ton fiancé - que tu n'aimais pas d'ailleurs. Tu avais le droit d'aimer. Et tu pris l'une de ses mains dans les tiennes, la pressant doucement. « Ezra... Embrasse-moi. » Tu étais gênée. Ton visage en était la preuve, tout comme ta voix faible. Tu ne pensais jamais dire cela un jour.

Il ne se fait pas prier. Tu n'as pas besoin de répéter pour qu'il revienne poser ses lèvres contre les tiennes. Il se fait tout aussi doux, mais cela ne semble pas assez. Il désire plus. Et tu le sens. Ton corps bascule vers l'arrière lorsqu'il te pousse sur le lit, toujours avec attention. Il ne veut pas te brusquer. Il ne veut pas te bousculer. Sauf que tu ne t'attends pas à cela. Pas à ce qu'il attrape tes poignets et vienne poser tes mains au-dessus de ta tête. Tu es complètement immobilisée, mais il ne fait rien d'autres que t'embrasser. Alors, tu réponds à son baiser, le coeur tambourinant dans ta poitrine. Tu ne pensais jamais vivre cela un jour, et pourtant.

Ezra te libère finalement et se laisse tomber sur le lit, à tes côtés. S'il n'arrêtait pas maintenant, il ne savait pas s'il y parviendrait plus tard. Les joues en feu, tu tournes la tête pour le regarder. Il sourit, et tu en fais de même. Tu te redresses même légèrement pour poser un baiser sur sa joue. « Merci... » Un simple merci pour s'être arrêté. Pour s'être retenu. D'avoir pris en compte que tu étais novice. Tu t'allonges tout près et poses ta tête contre son torse. « Acceptes-tu de me servir d'oreiller? » Toutes ses émotions... et la fatigue accumulée, tu avais besoin de faire une petite sieste. Et avec lui à tes côtés, tu te sentiras davantage en sécurité et cela t'empêcheras peut-être de faire un nouveau cauchemar.

Blottie tout contre lui, la tête posée sur son torse, tu souriais. Il accepta de te servir d'oreiller. Tu étais bien heureuse. Tout simplement d'être avec lui. D'être à ses côtés. C'était la première fois que tu éprouvais ce genre de sentiment. Et tu espérais que cela durerait toujours. Bien rapidement, le sommeil t'emporta. Un sommeil sans rêve ni cauchemar. Un sommeil réparateur.


Tu ignores combien de temps passa avant que tu ne te réveilles. Doucement, tu bougeas et tes yeux s'ouvrirent. Tu te sentais complètement perdue. Comme si tu avais perdu la carte. Sauf que tu te souvenais de ce qui s'était passé et tu souris. Tu finis par te redresser, t'assoyant sur le lit, et les bras levés, tu t'étiras. « Bon matin. » déclaras-tu en te retournant finalement vers lui et lui souriant. « J'ai dormi combien de temps? » Tu frottas tes yeux endormis avant de jeter un petit coup d'oeil vers la fenêtre. Il faisait toujours jour. C'était bon signe, tu n'avais pas dormi trop longtemps. Enfin, tu espérais. Le pauvre n'avait pas pu bouger durant tout ce temps. Tu semblais aller mieux. Il fallait croire que tu avais bien dormi.

Ouh la... Tu dormais depuis deux heures? Ce n'était pas énorme. Non. En fait, tu plaignais plutôt Ezra qui avait dû te servir d'oreiller pendant tout ce temps. Tu espérais seulement qu'il s'était endormi également... Au moins, le temps aura passé plus vite si c'était le cas. Il te demanda alors si tu avais faim. Tu devais bien l'avouer, tu avais un petit creux. Manger te redonnera de l'énergie. Et, s'il n'était pas trop tard, peut-être que tu pourras commencer tes cours d'équitation! Tu te levas, t'étirant de nouveau. « Oui, je commence à avoir faim! On pourrait aller manger quelque part. » Tu ne savais pas où, mais tu te doutais bien que le soldat aurait une idée. Ou du moins, il connaissait certainement mieux l'endroit que toi.

Tu récupéras ton ruban noir que tu pinças entre tes lèvres et tu passas tes mains dans tes cheveux pour essayer de te recoiffer. Ton regard observait ce qui se passait à l'extérieur et tu te perdis dans tes pensées. Combien de temps, enfant, avais-tu passé assise sur le bord de la fenêtre à regarder les gens passés, sans que tu ne puisses sortir? Tu soupiras faiblement en récupérer ton ruban pour nouer tes cheveux en une queue de cheval. Ta chevelure de blé était toujours attachée. Une habitude que tu avais prise enfant. Tu te retournas finalement vers Ezra et prit sa main dans la tienne, la pressant doucement. « Je suis prête! Allons-y! » Et tu l'entraînas en dehors de sa chambre afin de gagner l'extérieur. C'était si agréable d'être au soleil. Bien plus que de rester enfermé durant des heures à l'intérieur. Tu espérais, un jour, avoir la chance de pouvoir passer tes journées à l'extérieur.

Tu étais heureuse. Cela se voyait sur tes doux traits. Tes yeux céruléens pétillaient. Ton sourire illuminait ton visage. Tu ne pensais jamais un jour marcher main dans la main avec un homme à travers les rues d'un district situées hors de Sina. Et pourtant, tu ne rêvais pas. « On peut! Je suis sûre que ce sera bon! » Ezra te proposa ensuite d'aller voir les chevaux à l'écurie par la suite, si tu en avais envie. Tu le regardas et la réponse était claire rien qu'en t'observant. « Oh oui! C'est une bonne idée! Et puis, tant que je suis avec toi, on peut aller n'importe où. » Il t'avait dit que vous feriez tout ce que tu voudrais, mais en réalité, tu désirais seulement profiter du moment présent. Être avec lui. Après tout, tu ignorais quand tu le reverrais si tu retournais à Mitras. Tes parents ne te laisseront pas filer aussi facilement. Tu voulais donc en profiter au maximum.

« Dis-moi Ezra, tu préfères les aliments sucrés ou salés? » Voilà que tu le questionnais. À vrai dire, tu voulais apprendre à mieux le connaître et cela te permettait de connaître ses goûts. On ne sait jamais, si tu apprenais à cuisiner, tu pourrais peut-être lui préparer quelques plats?